Lipizzan

Le lipizzan est une race de chevaux venant de Slovénie et culturellement liée à l'École espagnole de Vienne en Autriche.

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Race équine - Cheval

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Définitions :

  • Race de cheval dont la robe est fréquemment grise dont les plus beaux représentants sont à l'Ecole Espagnole d'Equitation de Vienne.... (source : chevalogie.free)
Lipizzan icône cheval
Lipizzan monté par un cavalier de dressage.
Région d'origine
Région Slovénie Slovénie
Caractéristiques
Morphologie Médioligne
Taille 1, 55m à 1, 67m
Robe Presque toujours baie ou noire à l'apparition, elle devient grise (presque blanche) le plus fréquemment à partir de 6 ans. L'École espagnole veille à toujours avoir un étalon noir.
Tête Profil rectiligne ou un peu convexe.
Caractère De caractère facile, le lipizzan fait montre d'un tempérament équilibré et d'une grande capacité de concentration[1]
Autre
Utilisation Dressage et Haute École, attelage[2]

Le lipizzan est une race de chevaux venant de Slovénie et culturellement liée à l'École espagnole de Vienne en Autriche. Cette célèbre école, qui tire d'autre part son nom des purs sangs espagnols qui furent à l'origine de la race lipizzane, n'utilise en effet que des lipizzans.

L'élevage du lipizzan remonte au XVIe siècle, quand la famille impériale des Habsbourg décida de fonder un nouveau haras dans la localité slovène de Lipica dans la région vallonnée du Kras qui appartenait à l'époque à l'Empire autrichien. Outre les qualités dont ils font preuve au dressage, les lipizzans se signalent aussi par leur robe qui, de baie ou noire à l'apparition, s'éclaircit progressivement pour devenir d'un gris particulièrement clair (fréquemment perçu à tort comme blanc) entre 6 et 10 ans.

La race des lipizzans fut menacée de disparition lors de la Deuxième Guerre mondiale, mais l'intervention du général américain George S. Patton permit de sauver 250 chevaux, assurant la préservation de cette race à la longue histoire.

Étymologie

Haras de Lipica en Slovénie.

Les lipizzans tirent leur nom de celui de la localité slovène de Lipica, proche de la frontière italienne. Lors de la création du haras en 1580, la localité se nomme Lippiza, et on ne parle pas de chevaux lipizzans mais de «Pferde der Karster Rasse Lippizaner Zucht» ce qui peut se traduire par : «Chevaux de la souche lipizzane de la race du Kras». Le terme «lipizzan» n'apparait que quand les chevaux lourds élevés dans le haras sont transférés vers celui de Kladrub en Bohême pour ne garder que les chevaux légers à Lipizza. En slovène, le mot lipa veut dire «tilleul» et lipica veut dire «petit tilleul». En italien, la localité porte toujours le nom de Lipizza[3].

Origines

L'histoire des origines du lipizzan amène à évoquer d'autres races équines célèbres en Europe, en étudiant surtout la provenance des chevaux qui furent réunis au haras de Lipizza après sa création, pour développer une nouvelle race de chevaux pour la Cour d'Autriche. En effet, les origines du lipizzan sont indissociables de celles de l'école d'équitation impériale de Vienne, la célèbre École espagnole.

C'est ensuite, à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, la consolidation de la race des lipizzans à partir d'un tout petit nombre de chevaux, qui vont en fixer les caractères.

Lointains ancêtres

Étalon lipizzan, château de Schönbrunn à Vienne.

L'origine des ancêtres des lipizzans remonte vers l'an 800. Des chevaux barbes et des étalons arabes originaires d'Afrique du Nord, amenés à cette époque en Espagne par les Maures, sont croisés avec des races locales espagnoles pour donner naissance aux chevaux andalous[N 1], dont descendent en partie les lipizzans actuels[4].

Mais, hormis l'apport de sang des chevaux andalous dont bénéficeront plus tard les lipizzans, la région du Kras dispose d'une race de chevaux fort ancienne, qui sera croisée avec les étalons d'origine étrangère. Ces chevaux autochtones furent peut-être ceux qu'utilisaient les Romains lors de leurs courses de chars dans les cirques de la Rome antique ; cette race de chevaux serait originaire essentiellement de la ville d'Aquileia, localisée au nord de l'Adriatique dans une région faisant alors partie de la Thrace. On pense d'ailleurs qu'il y avait dans cette région un temple dédié au dieu thrace Diomedes, le patron des chevaux[5].

À la fin du XVIe siècle, tandis que la famille autrichienne des Habsbourg occupe à la fois le trône du Saint-Empire Romain Germanique et le trône d'Espagne, les forces armées et les écoles d'équitation d'Europe centrale souhaitent pouvoir disposer d'un cheval à la fois robuste et agile. En 1562, l'empereur Maximilien II fait venir d'Espagne des chevaux et créé un haras à Kladrub en Bohême.

Création du haras de Lipizza

En 1580, son frère, l'archiduc Charles II, fonde lui aussi un haras dans la localité de Lipizza (aujourd'hui Lipica). Cette localité, actuellement localisée en Slovénie, fait alors partie de l'empire autrichien[6], [3].

Dès 1580, l'Autriche achète trois étalons espagnols, puis toujours six autres l'année suivante, mais aussi vingt-quatre juments espagnoles. L'un des six étalons acquiss en 1581 était un cheval andalou de particulièrement grande valeur, qui influence fortement l'évolution de la race. On pratique alors de nombreux croisements tant avec des juments qu'avec des étalons de la région montagneuse du Kras, et la nouvelle race se développe rapidement.

Dès 1595, ce sont 30 chevaux qu'on envoie chaque année à la Cour de l'archiduc à Graz. Ce sont ensuite des étalons de la région de Polesina, en Italie du nord, qui arrivent à Lipizza, avec d'autres chevaux de Kladrub, de Fredericksborg, ou encore d'autres étalons espagnols, comme Cordova (importé en 1701) [7].

Toute l'histoire du haras depuis 1580 montre par conséquent l'importance de l'apport de sang espagnol, justifiant l'appellation de l'École espagnole de Vienne.

Pendant cette période, Kladrub se spécialise dans l'élevage de chevaux d'attelage, tandis que Lipizza se spécialise dans l'élevage de chevaux légers[6], [3].

Lignées fondatrices du lipizzan

Un pur sang espagnol comme l'était Pluto, au «passage», un air de Haute-École qui consiste en un trot lent et majestueux, où le cheval se projette vers le haut et vers l'avant
Cheval napolitain, comme l'était Conversano : avec le «cheval andalou», c'est l'autre grand «cheval baroque» à l'origine du lipizzan
Un pur-sang arabe gris, proche de ce que devait être Siglavy. Tête concave, queue portée particulièrement haut, croupe horizontale, silhouette nerveuse et fine : les différences avec le cheval andalou ou le cheval napolitain sont ici bien visibles

Ce n'est que deux siècles plus tard, à la fin du XVIIIe siècle, sous le règne de l'impératrice Marie-Thérèse, puis ensuite au début du XIXe siècle, que la race des lipizzans s'est définitivement stabilisée avec la fixation des lignées mâles et femelles qui existent toujours actuellement.

Les six étalons fondateurs sont donc[7] :

Ces six lignées mâles sont les seules à être acceptées actuellement aux haras de Lipizza et de Piber (ce dernier haras est celui qui apporte l'ensemble des mâles conçus pour l'École Espagnole de Vienne). Les deux autres lignées mâles existant toujours actuellement sont par contre acceptées par la Fédération Mondiale du lipizzan[6], [10], ainsi qu'en France, sous certaines conditions[11]. Ces deux lignées sont issues des étalons[12] :

Les lignées de juments «classiques» sont au nombre de dix-huit[7] :

Trois de ces lignées respectant les traditions de juments ont actuellement complètement disparu dans le monde ; ce sont celles de Kheil il Massaid, de Mersucha, et de Rosza[7].

Au delà des 18 lignées classiques, il faut rajouter une trentaine de sous-familles, originaires de différents haras de lipizzans, nationaux ou privés ; toutes ces sous-familles remontent à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle[14], [12], [6].

Description

Morphologie et longévité

Le lipizzan peut mesurer entre 1, 55 et 1, 67 mètres, mais la taille parfaite pour un mâle est comprise entre 1, 55 m et 1, 58 m au garrot, à l'âge de 6 ans[15]. Les juments adultes sont généralement un peu plus petites que les étalons. Le cheval est peu précoce, et il convient par conséquent de ne pas commencer son dressage trop tôt. Néanmoins, il peut dépasser les trente ans, soit légèrement plus longtemps en moyenne que les autres races, qui vivent généralement entre 25 et 30 ans. La tête, pourvue de larges naseaux, est assez importante tout en possédant un profil rectiligne à un peu convexe. Le lipizzan possède une encolure robuste et son garrot est puissant quoique peu prononcé. Ses épaules sont obliques et musclées. Le cheval possède un dos allongé, une croupe robuste et un arrière train musclé. Ses membres sont courts mais particulièrement puissants. Les pieds sont petits, mais robustes. Les articulations sont larges et les tendons sont bien détachés. Non adapté à la vitesse, son type lui confère des aptitudes pour les exercices acrobatiques. Sa queue, attachée haut, est apportée en longs crins fins et soyeux[16], , [18].

Robe

Icône de détail Articles connexes : Gris (cheval) et Blanc (cheval) .
Étalon lipizzan dont la robe commence à s'éclaircir

Le cheval est réputé pour sa robe grise et claire quoique quelques rares individus soient noirs. L'École espagnole de Vienne dispose d'ailleurs par tradition d'un étalon noir à côté de ses étalons gris, [19]. La peau sous la robe est noire, et apparait comme telle autour de la bouche, des naseaux, et des yeux. La robe en premier lieu foncée à l'apparition, s'éclaircit au fil des années pendant six à dix ans[16]. Contrairement aux idées reçues, le cheval lipizzan n'est par conséquent pas blanc pur[6]. Les chevaux blancs ont en effet la peau rose et les yeux bleus[20]. Jusqu'au XVIIIe siècle, les lipizzans disposaient d'autres couleurs de robe comme le gris louvet, le rouan, l'alezan, la robe pie (noir-pie et alezan-pie) [16], [6] mais le gris est un caractère génétique dominant[20]. Qui plus est , le gris était la couleur préférée de la famille impériale autrichienne et cette couleur fut favorisée par les pratiques de reproduction[21].

L'École espagnole d'équitation

Icône de détail Article détaillé : École espagnole.
Manège de l'École espagnole de Vienne.

En parallèle à la création d'une race de cheval de qualité apparait aussi une école pour le dressage et la mise en valeur des chevaux. La célèbre école d'équitation, l'École espagnole, entraîne des étalons lipizzans pour réaliser des spectacles qui mettent en avant des mouvements spécifiques des chevaux[22]. En 1572, le premier manège de l'École espagnole est construit et est toujours actuellement le plus ancien bâtiment de ce type au monde[23].

L'École espagnole, localisée à Vienne dans la Hofburg, tire son nom de l'origine espagnole des chevaux utilisés. D'ailleurs, jusqu'au XIXe siècle, les chevaux de l'École espagnole n'étaient pas connus sous le nom de «lipizzans», mais sous celui de «chevaux espagnols du Karst» (Spanische Karster) [24]. En 1729, Charles VI, avec l'aide de l'architecte Johann Bernhard Fischer von Erlach, lance la construction du Manège d'hiver (Winterreitschule) de l'école, et en 1735 les travaux sont achevés[25]. Le bâtiment est toujours utilisé depuis cette époque[26].

La dernière grande menace portant sur l'Ecole Espagnole de Vienne a été le gigantesque incendie de la nuit du jeudi 26 au vendredi 27 novembre 1992. Il a en effet ravagé des salles (entre autre la salle de la Redoute) localisées à proximité de l'Ecole d'équitation. La totalité des chevaux put cependant être évacué à temps[27].

Dressage

Icône de détail Article connexe : Dressage (équitation) .

Les enseignements fondamentaux

Pesade interprétée par l'école lipizzane d'Afrique du Sud.
Un cheval espagnol en train d'exécuter un «piaffer», qui est un «passage» sur place

Les méthodes respectant les traditions d'entraînement ont été mises au point à l'École espagnole et sont basées sur des méthodes datant de la période Baroque. Elles sont dérivées des méthodes du Français François Robichon de La Guérinière, dont l'ouvrage L'École de cavalerie, publié en 1733, est reconnu comme le manuel premier de l'École espagnole. Les fondamentaux furent rédigés pour la première fois en 1898 par le Feld-maréchal Franz Holbein et le cavalier Franz Meixner[26]. Ces méthodes se transmettent au fil des temps d'instructeur à étudiant. Les étalons arrivent à l'école à quatre ans. Un entraînement complet dure à peu près six ans et se compose de trois enseignements fondamentaux[28] :

Les «airs relevés»

La levade, un des «airs relevés»

Les «airs relevés» sont des figures au cours desquelles le cheval quitte le sol, soit uniquement au niveau de son avant-main («levade» ou «pesade») soit en totalité («croupade», «cabriole»... ). Ces figures aériennes, apprises à la Hohe Schule, ont rendu les lipizzans célèbres. Au vu de la difficulté de ces «airs», la majorité des chevaux ne peuvent généralement apprendre qu'un seul mouvement aérien lors de leur formation[29]. Parmi ces figures de dressage, on trouve :

Relocalisations des lipizzans

Les lipizzans ont été relocalisés par sécurité à plusieurs reprises durant les guerres. La première relocalisation se passe en 1797 durant la guerre entre la Prusse et l'Empire d'Autriche. Le 22 mars 1797, les chevaux furent évacués de Lipica avant d'y être ramenés en novembre de la même année tandis que les étables n'étaient plus que des ruines. Celles-ci sont reconstruites mais en 1805, les chevaux sont à nouveau évacués quand Napoléon Ier envahit la région en annexant les provinces illyriennes. Les chevaux reviennent en avril 1807. Suite au traité de Schönbrunn, les chevaux sont à nouveau déplacés et de nombreux chevaux meurent lors de l'exil. Ce n'est qu'en 1815 qu'ils y reviennent suite à la défaite française de la bataille de Waterloo[31].

Après la Première Guerre mondiale, la province de Lipica est cédée à l'Italie par l'Autriche, en application du Traité de Versailles[32]. Au début de l'année 1920, le haras de Piber localisé près de la ville autrichienne de Graz devient le haras attitré des chevaux utilisés par l'École espagnole de Vienne. Ce haras fut à l'origine créé en 1798, pour y accueillir des lipizzans dès 1853. Une sélection particulièrement rigoureuse avec tests d'endurance y était appliquée pour ne prendre que les meilleurs étalons pour l'école d'équitation de la capitale impériale[33], [34].

Sauvetage des lipizzans en 1945

Le général George S. Patton en 1943

La Deuxième Guerre mondiale met en péril la race. De nombreux chevaux sont emmenés par les forces nazies : par exemple, des chevaux du haras de Piber sont envoyés dans un haras de Hostau en République Tchèque. Menacés par les bombardements alliés, les chevaux de Vienne sont déplacés vers la localité de Saint Martin en Haute-Autriche. Sous le commandement d'Alois Podhajsky, le directeur de l'École espagnole, les étalons sont ainsi préservés mais aussi les traditions de l'élevage et du dressage. La famine incite d'autre part au vol des chevaux dans l'objectif d'en faire une source de nourriture[35].

En 1945, l'armée américaine dirigée par le général George S. Patton appartenant à la cavalerie américaine, prend le contrôle de St. Martin. Patton avait déjà rencontré Podhajsky lors de compétitions olympiques d'équitation d'avant-guerre. Ils conviennent de la protection des étalons par l'armée américaine jusqu'à la fin de la guerre pour les rendre ensuite aux Autrichiens[35].

Juste avant la fin de la guerre, le haras d'Hostau se trouve derrière les lignes des forces soviétiques. Des officiers allemands, prisonniers des Américains, indiquent la localisation exacte des chevaux et prient les Américains de les sauver avant que les Soviétiques ne les découvrent, de peur que ceux-ci ne les mangent. Le 28 avril 1945, Patton envoie des troupes sous les ordres du colonel Charles H. Reed pour récupérer les chevaux derrière les lignes soviétiques. Les Allemands toujours présents pour protéger le haras se rendent sans problème en saluant les soldats américains[35]. Seuls 250 lipizzans survécurent à la guerre, mais la race était cependant sauvée. Cet épisode va contribuer à la notoriété des lipizzans aux États-Unis et mener à la création du haras de Temple Farm, non loin de Chicago[36].

En 2005, l'École espagnole d'équitation célébra les soixante ans du sauvetage de Patton en organisant des spectacles à travers les États-Unis[37].

Période contemporaine

Pièce de 20 centimes d'Euro slovène.

En 1983, la population lipizzane du haras de Piber est touchée par une épidémie virale. Celle-ci cause la perte d'environ 40 chevaux. Depuis, la population de chevaux dans la haras ne cesse de croître avec par exemple 56 naissances en 1993 et la présence de 100 juments en 1994. Depuis 1994, le taux de réussite des fécondations des juments a augmenté de 27 à 82 % grâce à la création d'un nouveau centre vétérinaire[38].

Au début du XXIe siècle, quoique la race soit présente en Europe et en Amérique du Nord, l'élevage de cette espèce est plutôt rare avec à peu près 3 000 ou 3 500 lipizzans à travers le monde, chiffre qui a cependant tendance à croître. Ce cheval, léger et agile, reste l'unique race utilisée par l'École espagnole de Vienne[6].

De par son histoire, le lipizzan est un véritable symbole national en Slovénie, pays où se trouve le haras de Lipica. C'est ainsi que le cheval est représenté sur la face des pièces slovènes de 20 centimes d'Euro[39].

Haras
De jeunes lipizzans, au haras de Piber, montrant une robe toujours particulièrement foncée

Il existe plus d'une demi-douzaine de haras d'État pratiquant actuellement l'élevage du lipizzan en Europe. Dans la majorité des cas, ces haras sont localisés dans des régions qui faisaient jadis partie de l'Empire d'Autriche-Hongrie. Ces haras sont[40] :

Autres haras européens :

Il existe aussi de nombreux haras de lipizzans aux États-Unis : 40% de la population mondiale de lipizzans se trouve en effet actuellement aux États-Unis. La vie associative consacrée au lipizzan y est importante, avec la LANA (Lipizzan Association of North America), mais également la MALA (Mid Atlantic Lipizzan Association), la Iowa Lipizzan Association, la Southwest Lipizzan Association, la Western States Lipizzan Association. Au total, la LANA dénombre 15 haras de lipizzans, localisés dans 12 états différents, allant de l'Arizona à la Virginie Occidentale, en passant par l'Illinois[42].

Le plus célèbre des haras américains consacrés aux lipizzans est celui de Temple Farm, Wadsworth, Illinois[43], dont les lipizzans furent ramenés après l'intervention de l'armée américaine pour les sauver en 1945. La majorité des lipizzans américains ont actuellement du sang de ces chevaux de Temple Farm[44].

Outre les haras, de nombreux lipizzans appartiennent à des spécifiques, des associations ou des écoles d'équitation, et des pays comme l'Afrique du Sud, l'Australie, le Danemark, le Royaume-Uni ou encore la Finlande ont leurs associations de lipizzans.

Noms et marques

Il existe des règles quant à la manière de nommer les lipizzans. Les étalons ont un nom double dont le premier est celui d'un des étalons respectant les traditions et le second celui de la mère. Les pouliches, elles, reçoivent le nom de famille ou de sous-famille de la mère, plus un chiffre indiquant la place chronologique de la pouliche dans cette famille[45]. En Amérique du Nord, le nom des juments doit se terminer par la lettre A[46].

Les chevaux, quel que soit le haras dont ils sont originaires[N 4], portent tous trois marques[47] :

  • la lettre d'origine de la lignée mâle («C» pour Conversano, ou «P» pour Pluto par exemple)  ;
  • un numéro, qui est celui de l'ordre chronologique de naissance dans l'élevage ;
  • une marque différentive indiquant la lignée mâle du grand-père maternel.

Ainsi, «S 28» suivi d'une couronne veut dire que le père du cheval est de lignée Siglavy, que 28 est le numéro chronologique, et que, selon la couronne, le père de la mère du cheval est de lignée Mæstoso.

Les chevaux portent habituellement aussi la marque du haras, par exemple un «P» et la couronne autrichienne sur la cuisse gauche, dans le cas du haras de Piber, ou un «L» sur la ganache gauche pour le haras de Lipizza[48].

Culture populaire

Le film de 1940 intitulé Florian, le cheval de l'Empereur fait appel à deux étalons lipizzans. Il est fondé sur un roman de 1934 rédigé par Felix Salten. À l'époque, la femme du producteur, Maria Jeritza, une cantatrice d'origine austro-tchèque, est l'unique propriétaire d'un lipizzan aux États-Unis[49].

Le sauvetage des étalons lipizzans à la fin de la Deuxième Guerre mondiale est mis en avant en 1963 dans le film de Walt Disney intitulé Le Grand Retour (Miracle of the White Stallions) [50].

Le film Buffalo Bill and the Indians, film de Robert Altman sorti en 1976, met en scène Paul Newman, Geraldine Chaplin, Burt Lancaster, Shelley Duvall, avec le lipizzan Pluto Calcedona dans le rôle du propre cheval de Buffalo Bill[51].

Dans le film USS Alabama de 1995, une discussion entre deux protagonistes tourne autour des lipizzans. La question est de savoir si le cheval est blanc ou noir ; ou s'il vient d'Espagne ou du Portugal. Tout cela dans l'objectif d'illustrer les conflits raciaux, mais également la division du monde lors de la Guerre froide[52].

En 1965, la série télévisée pour enfants Ferien in Lipizza («Vacances à Lipizza»), co-produite par la chaîne yougoslave RTS et la chaîne allemande BR-TV, raconte les aventures d'une adolescente qui visite une ferme où sont élevés des lipizzans [53]. Dans un épisode du dessin animé Castors allumés (The Angry Beavers), un castor rêve d'être un lipizzan de l'école espagnole d'équitation[54].

Dans l'histoire L'Étoile de Kazan de Eva Ibbotson, les chevaux lipizzans et l'école espagnole jouent un rôle important dans l'intrigue[55]. Enfin, les lipizzans sont au cœur de l'intrigue du roman de Mary Stewart intitulé Airs Above the Ground (1965) [56].

Notes
  1. ↑ On connait aussi le «cheval andalou» sous le nom de pur-sang espagnol, ou de «pure race espagnole»
  2. ↑ À Saumur, au Cadre Noir, on sert à désigner sous le nom de «croupade» ce que l'École espagnole de Vienne nomme une «cabriole»
  3. ↑ En 2001, cependant, le haras de Piber est devenu une société de droit privé (cité par l'École espagnole
  4. ↑ Cependant, il n'y a pas de marques au haras de Monterotondo, en Italie

Références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d'une traduction de l'article de Wikipédia en anglais intitulé «Lipizzan».
  1. ↑ Standard de la race selon la Fédération Mondiale du Lipizzan
  2. ↑ Site de la Fédération Mondiale : "talent for dressage and carriage"
  3. ↑ a  b  c  (fr) Histoire du cheval Lipizzan, France Lipizzan. Consulté le 10-10-2008
  4. ↑ (en) The Lipizzaner, Equiworld. Consulté le 2-12-2008
  5. ↑ Association Mondiale du Lipizzan - Développement
  6. ↑ a  b  c  d  e  f  g  (en) Lipizzan Origins, Lipizzan Association of North America (LANA). Consulté le 17-09-2008
  7. ↑ a  b  c  d  France Lipizzan - Histoire du Lipizzan
  8. ↑ Origine espagnole de Pluto
  9. ↑ Fédération Mondiale du Lipizzan
  10. ↑ (en) Breed Standards, Lipizzan Mondial Federation. Consulté le 19-09-2008
  11. ↑ Lipizzan français - Studbook
  12. ↑ a  b  (en) Lipizzans, Ritter Dressage. Consulté le 19-09-2008
  13. ↑ Fédération Mondiale du Lipizzan
  14. ↑ Fédération Mondiale du Lipizzan
  15. ↑ Fédération Mondiale du Lipizzan
  16. ↑ a  b  c  (fr) Elwyn Hartley Edwards, Les chevaux, Éd. de Borée, 2006, (ISBN 9782844944498) , p. 94-95.
  17. ↑ (fr) Longévité des animaux, Pourtoi. Consulté le 17-11-2008
  18. ↑ (en) Swinney, Nicola Jane and Bob Langris (2006). Horse Breeds of the World. Globe Pequot. ISBN 1592289908.  
  19. ↑ a  b  (en) Introduction to Coat Color Genetics, University of California - Davis. Consulté le 19-09-2008
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  23. ↑ Les étalons de la Spanische Reitschule, l'École espagnole
  24. ↑ (fr) Autriche - Éditions des Voyages - p. 383 - (ISBN 2-06-000137-4) , Michelin, 2001
  25. ↑ a  b  (en) Histoire de l'école espagnole, Spanish Riding School. Consulté le 17-09-2008
  26. ↑ Équinfo - Vienne
  27. ↑ a  b  (en) The Training Programme, Spanish Riding School. Consulté le 17-09-2008
  28. ↑ (en) Janna Kysilko, «What Is Dressage?», Janna Kysilko Dressage. Consulté le 17-05-2008
  29. ↑ Lipizzan français - les airs de haute école
  30. ↑ (en) LIF Website, «Lipizzan Horse History», Lipizzan Mondial Federation. Consulté le 19-11-2008
  31. ↑ Lipizzan français - Histoire
  32. ↑ (en) The Lipizzan Horses, Piber Stud. Consulté le 17-08-2008
  33. ↑ (en) Piber, France Lipizzan. Consulté le 17-11-2008
  34. ↑ a  b  c  (en) The 2nd Cavalry, White Stallion Productions. Consulté le 17-09-2008
  35. ↑ France Lipizzan - Haras de Piber
  36. ↑ (en) After 15 Year Absence Legendary Lipizzaner Stallions of the Spanish Riding School of Vienna Set Return for U. S. Tour, 05-05-2005, Business Wire. Consulté le 19-09-2008
  37. ↑ Edwards, The Encyclopedia of the Horse, p. 129
  38. ↑ (en) Manske, Michæl, «Slovenia Banks on the Euro», Network Europe. Consulté le 24-08-2008
  39. ↑ France Lipizzan - Haras
  40. ↑ Le monde d'Equus : nombre de lipizzans au haras de Piber
  41. ↑ LANA - Lipizzan Breeders
  42. ↑ Site de Temple Farm
  43. ↑ Article sur l'importante présence du sang de Temple Farm chez les lipizzans américains
  44. ↑ Lipizzan français
  45. ↑ Règles de la LANA, Lipizzan Association of North America
  46. ↑ France Lippizan - Les marques
  47. ↑ Equus - Lipizzan, marquage
  48. ↑ (en) Florian, Lipizzan Association of North America (LANA). Consulté le 17-09-2008
  49. ↑ (en) Brode, Douglas (2004). From Walt to Woodstock : How Disney Created the Counterculture. University of Texas Press. ISBN 0292702736.  
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  51. ↑ (en) Huber, Christoph and Mark Peranson, «World Out of Order : Tony Scott's Vertigo». Consulté le 18-09-2008
  52. ↑ (en) Marcus, Laurence, «The White Horses», 2007, Television Heaven. Consulté le 17-09-2008
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Bibliographie

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  • (en) Charlotte Wilcox, The Lipizzaner Horse, Capstone Press, 1997 (ISBN 9781560654643)
  • (en) Sarah Maass, The Lipizzan Horse, Capstone Press, 2006 (ISBN 9780736854597)
  • (en) Una Harley, The Lipizzaner, J. A. Allen, 2006 (ISBN 9780851318950)

Liens externes

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