Tarpan

Le tarpan est un équidé sauvage européen à l'origine de la majorité des races actuelles de chevaux.

Au cours du XVIII^e siècle, des spécimens ont été trouvés et identifiés comme des tarpans.

Il y avait deux types de tarpans :

• le tarpan des steppes qui vivait au nord de la mer Noire, découvert en 1769 par un explorateur allemand, il fut exterminé par les colons russes ;
• le tarpan forestier qui vivait dans les forêts de ce qui est actuellement la Pologne.

La race disparut en 1887 lors de la mort du dernier tarpan pur au zoo de Munich.

Description

Tarpan vient d'un mot turkmène signifiant «cheval sauvage».

Physiquement, le tarpan devait mesurer à peu près 1, 35 m au garrot, de couleur gris clair à gris foncé selon les saisons avec une crinière courte, en brosse. Il portait de courtes zébrures sur les épaules et le haut des pattes.

Il pouvait avoir des courtes zébrures sur les jambes et les épaules.

Il devait être assez résistant au froid^[1].

Son aire d'extension maximale est mal connue : selon des auteurs, il aurait couvert la majeure partie de l'Europe, lorsque d'autre considèrent qu'il ne vivait que dans les steppes du sud-est et de l'est de l'Europe, d'autres espèces ou sous-espèces occupant le reste du continent. Le problème vient des difficultés de taxinomie (systématique) des espèces et sous-espèces de chevaux sauvages (voir ci-dessous)  : on ignore toujours si on doit lui attribuer les restes de chevaux sauvages qui vivaient dans l'Europe de l'holocène, mais aussi les peintures des grottes ornées de la préhistoire.

Systématique

Le Tarpan a été scientifiquement décrit la première fois par Johann Friedrich Gmelin en 1774, mais sans que ce dernier lui donne de nom scientifique (la appellation binomiale ne s'imposera définitivement qu'au XIX^e siècle). Il avait vu les animaux en 1769 dans la région de Bobrovsk, près de Voronej (sud de la Russie, près de l'Ukraine).
En 1784, Pieter Boddært appela ces animaux Equus caballus ferus, en se référant à la description de Gmelin. Ignorant le nom donné par Boddært, Otto Antonius a nommé l'espèce Equus gmelini en 1912, toujours en se référant à la description de Gmelin. les Taxon gmelini et ferus sont reconnus comme synonymes. Selon la règle taxonimique voulant que le premier taxon appelé reste l'unique valable en cas de synonymie, le taxon doit normalement s'appeler ferus. On trouve aussi d'autre synonymes : Equus sylvestris (Brincken, 1828) ou Equus gmelini silvatica (Vetulani, 1927), mais aussi leurs variantes : Equus ferus sylvestris, Equus caballus sylvestris, Equus gmelini Antonius, Equus ferus gmelini, Equus caballus gmelini.

La communauté scientifique est divisée en deux écoles concernant les deux groupes connus de chevaux sauvages que sont le tarpan et le cheval de Przewalski.

Pour la première école, il s'agit de deux espèces assez proches, respectivement Equus ferus (tarpan) et Equus przewalskii (cheval de Przewalski).

Pour la seconde école, il s'agit de deux sous-espèces appartenant à la même espèce, Equus ferus. Le tarpan est alors nommé Equus ferus ferus et , le Przewalski Equus ferus przewalskii. Certains tenant de cette approche proposent d'utiliser comme nom d'espèce commune Equus caballus, ce qui permet alors d'utiliser un seul nom d'espèce pour l'ensemble des chevaux sauvages et domestiques. Dans cette dernière hypothèse, le tarpan est une sous-espèce dont le nom scientifique doit être Equus caballus ferus. Cependant, le nom le plus souvent adopté pour les chevaux sauvages est celui de Equus ferus, conformément à la décision 2027 de la Mondial Commission on Zoological Nomenclature, laquelle a décidé en 2003 de ne pas utiliser les noms des forme domestiquées (ici Equus caballus) pour désigner les espèces sauvages.

Le taxon gmelini (postérieur à ferus) et le taxon caballus (réservé aux chevaux domestiques) étant rejetés par la Mondial Commission on Zoological Nomenclature, les deux noms envisageables du groupe restent Equus ferus (dans l'hypothèse d'une espèce scindé) ou Equus ferus ferus (dans l'hypothèse d'une espèce commune avec Przewalski).

Tout le débat actuel sur le genre Equus est résumé sur le site IUCN dans la section Taxonomic Notes (en) .

Certains naturalistes s'interrogent sur le caractère réellement sauvage des tarpans. L'hypothèse de chevaux domestiques «rustiques» retournés à la vie sauvage (phénomène de marronnage) a été envisagée^[2]. Sans preuve tangible, cette hypothèse reste actuellement minoritaire, sans pouvoir être définitivement rejetée. Il existe aussi une autre approche, considérant que même si le tarpan originel était bien un cheval sauvage, sa longue cohabitation européenne avec les chevaux domestiques a pu génèrer des croisements avec des animaux ré-ensauvagés. Les tarpans du XVIII^e siècle était par conséquent peut-être le produit de ces mélanges. Au final, et faute de matériel paléontologique ou génétique de qualité, le statut exact du tarpan (cheval sauvage, cheval domestiqué retourné à la vie sauvage ou mixte des deux) reste hésintant.

Le tarpan, plus que le Przewalski, est reconnu comme l'ancêtre probable (mais non certain^[3]) des chevaux domestiques actuels (nommés E. caballus, mais que de plus en plus de scientifiques rebaptisent E. ferus caballus, ou E. ferus f. caballus, pour bien indiquer qu'ils ne sont qu'une forme domestiquée du tarpan, et non une espèce à part entière). Il est cependant envisageable que certaines lignées de chevaux domestiques soient croisées avec des Przewalski, et qu'elles aient par conséquent une ascendance mixte.

L'impossibilité de trancher les débats sur le statut réel du tarpan (sauvage ou domestique, ancêtre ou non des chevaux actuels) vient du fait que «les preuves matérielles que ferus est une forme différente de cheval sauvage sont limitées au matériel ostéologique de deux spécimens et , il n'a pas été identifiée avec certitude à des populations locales du pléistocène ou de l'holocène (Forsten, 1988) ^[4]».

Le tarpan «reconstitué»

A partir de 1936, Tadeusz Vetualani, un scientifique polonais a «reconstitué» une race équine ressemblant aux anciens chevaux sauvages européens tarpans, disparus à la fin du XIX^e siècle. Vetualani a travaillé à partir de poneys polonais supposés descendre d'un mélange de chevaux domestiques et de tarpans. Son travail a donné naissance à la race «Konik Polski», particulièrement proche physiquement des tarpans originels (à l'exception de la crinière, qui est assez longue, et non en brosse, comme chez le tarpan originel, ainsi qu'à l'exception des petites zébrures des membres) ^[5].

Les frères Heck (les créateurs de l'aurochs de Heck), mèneront leur propre projet de «reconstitution» du tarpan, et des «chevaux de Heck» existent toujours actuellement^[6].

La race Konik a été introduite dans certains milieux naturels, comme la réserve d'Oostvaardersplassen aux Pays-Bas, ou ils servent à l'entretien des espaces^[1][7].

La race portugaise Sorraia semble aussi assez primitive. Elle a une apparence assez proche de celle des tarpans, et des zébrures sont même visibles sur les pattes. La crinière est longue, montrant l'influence de la domestication. Des analyse génétiques montreraient une certaine proximité avec le tarpan^[8].

Liens externes

• Référence IUCN : espèce Equus ferus (en)

références

1. ↑ ^{a  b}  Le tarpan- equilove. ch (page consultée le 02/08/2006)
2. ↑ Epstein, 1971.
3. ↑ Sur cette discussion, voir Kuz'mina (1997).
4. ↑ Equus ferus, sur le site de l'IUCN.
5. ↑ Voir à ce sujet tarpan et Margret Bunzel-Drüke, «Ecological substitutes for Wild horse and Aurochs», WWF Large Herbivore Initiative, 2001, PDF.
6. ↑ Margret Bunzel-Drüke, «Ecological substitutes for Wild horse and Aurochs», WWF Large Herbivore Initiative, 2001, PDF.
7. ↑ Le Tarpan – Le monde des chevaux (page consultée le 02/08/2006)
8. ↑ sorraia. org.

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