Pied

Le pied forme l'extrémité des membres du cheval. Les autres membres du genre Equus âne et zèbre, possèdent la même morphologie de pied qui les distinguent de leurs ancêtres équidés.



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Définitions :

  • Partie du corps humain localisée à l'extrémité des jambes; Chaussure correspondant à un pied spécifique; Partie à l'extrémité des pattes... (source : fr.wiktionary)

Le pied forme l'extrémité des membres du cheval. Les autres membres du genre Equus âne et zèbre, possèdent la même morphologie de pied qui les distinguent de leurs ancêtres équidés. Il est un élément essentiel de la locomotion ce qui justifie pleinement l'expression «Pas de pied, pas de cheval»[1]. Le cheval est un périssodactyle, à nombre impair de doigts — en l'occurrence un seul — dont le poids du corps est supporté par le doigt médian. En anatomie comparée, le pied du cheval correspond par conséquent aux deux dernières phalanges du doigt médian de l'espèce humaine.

photographie d'un pied de face, de profil et de dos

Généralités sur l'aspect extérieur

Empreintes de sabot non ferré : antérieur à gauche et postérieur à droite

En fonction de son utilisation, un cheval peut avoir des formes de pied différentes quoique ceci ne soit pas déterminant sur ses performances. Ainsi un cheval œuvrant sur le plat (course de galop ou de trot, dressage) peut être pourvu de sabots étroits tandis qu'un cheval devant sauter (saut d'obstacles, concours complet) aura besoin d'un pied plus large pour que sa surface de réception soit suffisante pour amortir le saut.

Comparaison des sabots des deux pieds antérieurs

D'autre part, un cheval aux pieds étroits évoluera mieux sur terrain sec et pierreux, tandis que celui aux pieds larges sera mieux porté sur un sol fouillant[2].

La ferrure et le parage des pieds ont aussi une incidence sur le développement du sabot et peuvent faciliter certaines allures. Ainsi chez les trotteurs de course, on recherchera une surcharge en poids de la pince, afin d'augmenter l'amplitude des battues de trot.

La comparaison de la forme des sabots chez un même cheval peut donner des indications précieuses. A titre d'exemple, si un sabot antérieur est plus large que l'autre, cela veut dire que le cheval s'appuie plus fréquemment dessus. Cet appui plus marqué peut être le résultat d'une compensation, le cheval soulageant un membre controlatéral douloureux, ou d'une anomalie de locomotion provenant elle-même d'un défaut, d'une lésion ou d'une douleur dans une autre partie du corps. Un examen d'ensemble attentif est indispensable pour déterminer et localiser la cause de cette déformation pour prévenir toute boiterie future.

A noter que pour les cavaliers, quand ils sont à cheval, la forme seule des sabots, tant qu'elle n'impacte pas la locomotion de l'équidé, n'a pas d'influence sur leur confort propre. La souplesse des articulations et la longueur du paturon jouent par contre un rôle déterminant sur les sensations du cavalier.

Évolution

Évolution du pied des équidés
De gauche à droite : Mesohippus, Merichippus, Pliohippus

Les premiers des Hippomorphes connus, tel l'Eohippus (hyracotherium) pendant l'Éocène, il y a à peu près 54 millions d'années, possédaient quatre doigts à l'extrémité de leurs membres thoraciques et trois aux membres pelviens. Les membres se terminaient par un coussinet plantaire souple aux lieu et place du sabot.

Au cours de l'Oligocène, il y a à peu près 30 millions d'années, la régression des forêts a contraint la totalité des équidés à gagner les prairies et les steppes. Devant s'adapter à un sol plus dur ainsi qu'à un milieu plus ouvert, fréquenté par de nombreux prédateurs, et devant par conséquent développer leurs aptitudes à la course, les équidés tels ceux des genres Merychippus et Hipparion ont vu leur nombre de doigts reposant sur le sol se diminuer à trois. À la fin du Pliocène, il y a moins de deux millions d'années, apparaît enfin le doigt unique du Pliohippus , précurseur des Equidæ moderne. Il possède par contre un sabot fendu, que perdra enfin les animaux du genre Equus, comprenant ânes, zèbres, chevaux domestiques et chevaux sauvages tel que le cheval de Przewalski.

Ces animaux étaient classés dans l'ordre des solipèdes, c'est-à-dire qu'il «n'a pour tout vestige des doigts latéraux que deux stilets positionnés aux deux côtés de l'os du canon. [3]» Cette expression est actuellement obsolète.

Icône de détail Article connexe : Histoire des équidés.

Anatomie

schéma d'un pied en coupe sagittale
schéma d'un pied en coupe frontale
Structure lamellaire
Schéma de la surface plantaire

Vu de l'extérieur, le pied se compose de trois parties principales : la couronne, zone intermédiaire entre le paturon et le sabot; le sabot, qui contient et protège les parties sensibles qui terminent les membres et la surface solaire en contact avec le sol.

Si la structure des pieds antérieurs et postérieurs est semblable, par contre les sabots des antérieurs sont plus bas et évasés que les sabots postérieurs. Leur paroi est moins verticale, leur ligne de pince est plus inclinée sur l'horizontale. Le contour de la face solaire, presque circulaire sur les membres thoraciques, est ogival sur les membres pelviens. La sole présente une concavité plus marquée sur le postérieur.

Structures ostéo-articulaires

Les structures osseuses sont la troisième phalange, ou os du pied, articulé avec la seconde phalange ou os de la couronne et l'os naviculaire ainsi appelé à cause de sa forme rappelant une nacelle[4]. Les deux cartilages latéraux prolongent vers l'arrière la troisième phalange.

Le tendon de l'extenseur du doigt est inséré sur la face antérieure de l'os du pied au niveau du processus extensorius, il participe à l'extension du pied.

Le ligament suspenseur du boulet englobe les os sésamoïdes proximaux et s'unit avec le tendon de l'extenseur. Ce ligament correspond au résidu évolutif du muscle interosseux III, mais est , chez le cheval, entièrement tendineux et ne comporte plus de fibre musculaire. Il participe à la stabilité du pied lors de l'extension forcée.

L'appareil fléchisseur est essentiellement composé de deux muscles, dont seule la partie tendineuse apparaît au niveau du pied. Le tendon du fléchisseur superficiel (ou tendon perforé) s'insère sur la partie inférieure de l'os du paturon et sur le bourrelet de l'os de la couronne. Le tendon du fléchisseur profond (ou tendon perforant) est inséré sur les deuxième et troisième phalanges en passant par-dessus l'os naviculaire. Le tendon perforant traverse le perforé au niveau de la manica flexoria ou anneau du perforé.

Considérant la masse et la motricité des chevaux, les articulations sont idéalement adaptées à des sollicitations importantes. Ainsi, les articulations sont stabilisées par une puissante capsule articulaire tapissée par une membrane nommée synoviale qui secrète le liquide synovial, un lubrifiant.

Autres structures internes

Le coussinet plantaire est un tissu élastique, localisé entre les cartilages latéraux. Il joue un rôle d'amortisseur.

Le tissu kéraphylleux est fortement uni à la corne. À cause de son aspect, il est appelé chair feuilletée dans la partie ne reposant pas sur le sol, chair veloutée, dans la partie correspondant à la.

Anatomie

Le sabot est une boîte cornée qui contient les parties vives du pied sur lesquelles il se moule. Il est constitué de plusieurs parties fortement unies entre elles, mais séparables et constituées de différentes natures de corne. La corne est le plus fréquemment pigmentée si le poil sus-jacent l'est lui-même. Elle est blanche lorsqu'elle fait suite à une balzane. Il n'existe pas de différence de qualité entre les deux couleurs de corne.

La paroi ou muraille est la partie visible du sabot quand le pied est posé sur le sol. On lui distingue artificiellement plusieurs régions, qui sont , de l'avant vers l'arrière, la pince, les mamelles, les quartiers et les talons. Elle se réfléchit ensuite en arrière et en dessous pour former les barres.

La paroi diminue d'épaisseur et de hauteur depuis la pince vers les talons. Elle est résistante, son côté extérieur est lisse, son côté interne présente un aspect en lamelles qui s'engrènent avec la chair feuilletée.


Le périople est une bande de corne légèrement plus molle, localisé au bord supérieur de la paroi et qui se confond en arrière avec la fourchette. Il sécrète un vernis protégeant la corne du dessèchement.

La partie du sabot qui repose sur le sol est appelée surface plantaire. Elle est concave et ouverte vers l'arrière. Son pourtour est constitué par la partie inférieure de la paroi, qui forme la surface réellement portante du pied.

La sole est la partie concave de la voûte plantaire, constituée de corne sèche et quelquefois friable. La zone localisée entre la sole et la paroi s'appelle ligne blanche.

La fourchette est une saillie en forme de V à pointe antérieure, composée d'une corne plus molle. Elle recouvre le coussinet plantaire. Les creux de chaque coté du V sont appelés lacunes latérales, le sillon entre les branches du V, lacune médiane.

Les branches du V rejoignent en arrière le périople pour former les glomes.

Renouvellement de la corne

La corne du sabot est synthétisée grâce à la prolifération des cellules au niveau du bourrelet périoplique localisé juste au-dessus du sabot.

La corne pousse à la manière des ongles, de 1 à 2 cm par mois ; la pousse dans la saison chaude étant un peu plus importante qu'en saison froide. Cette différence serait une adaptation selon le besoin saisonnier. En été les sols plus durs usent davantage aussi les équidés ont besoin d'un meilleur renouvellement de leurs sabots. Mais il n'a pas été détecté d'adaptation du taux de synthétisation de la corne selon son usure.

En liberté, dans le milieu naturel, l'érosion de la corne compense précisément la pousse chez l'équidé en bonne santé. Par contre, quand l'animal travaille sur un sol dur, parcourt des distances plus importantes que celles qu'il pratique en liberté, ou exécute des efforts spécifiques liés à un sport équestre, l'usure et la déformation du sabot s'avèrent plus rapides que la pousse.

Une usure trop importante de la corne induit une douleur, qui à terme, provoque des boiteries. Dans ce cas, les équidés recherchent spontanément les sols plus tendres et minimisent leurs déplacements.

La déformation du sabot entraîne un mauvais appui du pied sur le sol. Ceci amène, à moyen terme, des défauts de locomotion dus le plus souvent à un effet de compensation. Ces défauts de locomotion peuvent devenir définitifs si la forme du sabot n'est pas rectifiée rapidement.

Innervation du pied

Innervation

Les nerfs digités donnent la sensibilité du pied. Les rameaux palmaires propres innervent la partie postérieure du pied et l'articulation de l'os naviculaire. L'anesthésie de ces nerfs peut permettre de préciser la zone douloureuse responsable d'une boiterie.

La section chirurgicale de ces nerfs ou névrectomie peut permettre de supprimer la boiterie en cas de maladie naviculaire au risque de majorer l'atteinte en augmentant l'appui sur le membre malade. Cette pratique est interdite en compétition[5].

La corne n'est pas innervée ni vascularisée ce qui permet une application indolore de la ferrure, même à chaud. Mais c'est oublier que le pododerme fortement vascularisé va souffrir de la rétractation du fait de l'irradiation de la chaleur. Entre deux maux, il est préférable d'opter pour un ferrage à froid, tout aussi solide.

Vascularisation

Le pied est richement vascularisé, par l'intermédiaire de l'artère digitale. On peut sentir le pouls digité en arrière du paturon. L'accentuation de ce pouls est un signe d'inflammation du pied.

La compression des nombreux plexus lors des successions d'appui permet un progrès du retour veineux.

Mécanique articulaire

Le cheval étant une espèce spécialisée dans la course, les mouvements prépondérants des membres se font dans le plan sagittal, c'est-à-dire essentiellement en extension et en flexion. Seules les articulations proximales permettent des mouvements actifs de rotation, d'adduction et d'abduction. Au niveau du pied, seuls les mouvements d'extension et flexion sont actifs.

L'articulation du boulet ou métacarpo phalangienne permet des mouvements d'extension flexion. De particulièrement légers mouvements de rotation sont envisageables.

L'articulation interphalangienne proximale permet aussi des mouvements d'extension flexion, ainsi qu'une légère rotation et quelques degrés de mouvements latéraux.

L'articulation interphalangienne distale permet aussi des mouvements d'extension flexion, et une composante en latéralité et en rotation plus importante que les deux précédentes.

Cinétique

On peut diviser une foulée en deux phases, contenant chacune trois parties[6].

La phase d'appui débute par l'amortissement (A) qui correspond au poser du sabot sur le sol, le plus fréquemment le talon recevant le premier l'impact. C'est lors de cette phase que le rôle d'amortissement du sabot est le plus sollicité. Le soutènement (B) correspond au passage de l'axe du membre par la verticale, les articulations étant à leur extension maximale. La propulsion (C) commence la flexion des articulations et restitue l'énergie cinétique.

La phase de soutien commence ensuite par le ramener (D) , où la flexion tendineuse est toujours passive. Lors de la suspension (E) , le pied est à son apogée et en flexion maximale. Lors de l'embrassée (F) , l'extension passe à son maximum par une action musculaire active.

Cinétique du pied du cheval (Antérieur) [7]
A : Amortissement B : Soutènement C : Propulsion D : Ramener E : Suspension F : Embrassée
NB : Lors du poser (ABC), le sabot est immobile sur le sol


Cinématique des pieds au galop

Amortissement et protection

Le sabot, grâce à sa relative élasticité, joue un rôle majeur dans l'amortissement des chocs. Lors de l'appui, le poids enfonce la seconde phalange et l'os naviculaire à l'intérieur du sabot et tend à écraser le coussinet plantaire contre la fourchette. Ce dernier exerce, par l'intermédiaire des cartilages latéraux, une pression sur les parois latérales du sabot qui s'écartent vers l'arrière de quelques millimètres. Si la fourchette ne participe pas à l'appui (encastelure), ce rôle d'amortissement ne peut avoir lieu, ce qui génère à la longue des boiteries.

Le sabot est une structure particulièrement solide avec une résistance à la traction de l'ordre de 6 kg/mm²[8] pour le cheval domestique.

Circulation

Le pied contient un riche réseau vasculaire, et chaque poser successif, en comprimant ce réseau participe au retour du sang veineux vers le cœur droit, ce qui a pu faire dire que le cheval a cinq cœurs.

La stagnation sanguine au niveau du pied entraîne une élévation de la pression interne du pied majorée par la relative inextensibilité de la boîte cornée.

Entretien

Travail d'un maréchal-ferrant

Les équidés utilisés par l'homme comme animal de trait ou de selle peuvent subir, du fait de l'effort sur le sabot, une usure prématurée de ce dernier. L'invention du fer à cheval permit de ralentir cette usure. Actuellement, l'entretien et le parage du pied par un professionnel est presque systématique cependant l'opportunité de la ferrure est remise en cause par certains, considérant qu'elle entraîne plus de problèmes qu'elle n'apporte de solutions[9], [10]. Le rythme habituel de renouvellement des fers est de six semaines à peu près, pas forcément selon leur usure, mais à cause de la pousse de la corne. Le parage des chevaux pieds-nus doit être effectué l'ensemble des quatre à cinq semaines, la pousse étant plus rapide que l'usure.

L'hygiène du pied est principale, tout homme de cheval vérifiant l'état du pied et le curant avant et après chaque séance de travail. L'entretien de la litière joue aussi un rôle important, en évitant une macération et une attaque de la sole et de la fourchette par l'ammoniac résultant de la fermentation prolongée de la litière.

Les massages de la couronne stimulent la pousse du sabot.

Les douches sont bénéfiques pour les membres et les tendons, tant par leur effet mécanique de massage que par leur effet thermique, provoquant une vasoconstriction. Il est fréquemment préférable de graisser le sabot après la douche[11], surtout par temps sec. Par temps humide, l'ordre inverse est préconisé[12]. Afin d'éviter les crevasses, il est indispensable, en particulier par temps froid, de bien sécher les plis de flexion.

De nombreuses huiles, graisses et onguents sont utilisés. Certains ont un effet assouplissant et stimulent la pousse de la corne (huile de laurier), d'autres (onguents) ont aussi un effet hydratant, d'autres toujours ont un effet astringent et désinfectant (Produits à base d'essence de térébenthine ou d'alcool iodé). Les goudrons végétaux ont un effet désinfectant et protecteur de la sole. Le rythme d'application le plus fréquemment préconisé est de deux fois par semaine, plus ou moins selon l'état de la corne. Il est habituel de graisser les pieds dans un but esthétique lors des épreuves sportives et des présentations.

L'exercice régulier sur tout terrain "pieds nus" durcit la corne et facilite la bonne évolution du pied.

L'alimentation équilibrée apporte normalement des quantités suffisantes de vitamines du groupe B, surtout de biotine et d'oligoéléments (zinc, surtout), pour assurer la santé du pied. Des suppléments alimentaires peuvent quelquefois être utilisés dans les cas de carence avérée. Leur usage préventif est sans doute non nocif mais dispendieux et d'efficacité non prouvée[13].

Le port de protections du pied ou cloches permet d'éviter les blessures des glomes quand l'équidé est ferré.

Généralités

Le pied forme la principale zone de pathologie du cheval de sport, avec 80% des lésions qui se trouvent au niveau des antérieurs. Suivant les disciplines, les pathologies sont différentes. En CSO, les problèmes rencontrées sont de type podotrocléaires tandis qu'en dressage se produisent des pathologies de type tendineux ou ligamentaires au niveau des jarrets et boulets. Le concours complet, par sa nature, n'est pas uniquement «complet» au niveau des disciplines, mais également des pathologies[14].

Les vétérinaires et maréchaux-ferrants ont appris à travailler de concert pour faire face aux pathologies, avec l'établissement d'ordonnances d'écurie qui sont effectuées en concertation[14].

La prévention a aussi progressé grâce à une meilleure connaissance des pathologies, permettant d'anticiper et de limiter les problèmes rencontrées.

Défauts d'aplomb

Les défauts d'aplomb entraînent une répartition inégale des pressions sur le pied. Ils peuvent exposer à des lésions traumatiques à type d'atteintes ou de coupures. En règle générale, il vaut mieux les compenser par une ferrure adaptée que vouloir les corriger.

On peut distinguer cinq types de défauts d'aplomb :

  • Quand la pince n'est plus médiane mais tournée vers l'extérieur, le pied est dit panard.
  • Quand la pince est tournée vers l'intérieur, le pied est dit cagneux.
  • Quand l'appui se fait exagérément sur la pince, le pied est dit pinçard.
  • Quand l'appui se fait exagérément sur le talon, le pied est dit talus.
  • Quand la paroi est particulièrement verticale et les talons particulièrement hauts, le pied est dit rampin, car traînant au sol lors de la marche.

Tares

Les tares sont des affections articulaires développées aux dépens des os, des cartilages ou des gaines synoviales des tendons. On peut distinguer les tares dures des tares molles.

Les tares dures du pied sont des formes ou exostoses. Elles sont développées aux dépens des os ou des cartilages latéraux (formes cartilagineuses) [15]. Elles n'entraînent que rarement une symptomatologie et ne sont que disgracieuses.

Les tares molles sont des kystes synoviaux, témoins généralement d'un travail excessif des tendons et des articulations. Rarement douloureuses, elles n'entraînent que peu ou pas de gêne mais sont fréquemment témoins d'une sollicitation excessive de l'appareil tendineux.

Radiographie d'un pied fourbu de profil.
Bascule de la troisième phalange.

Fourbure

La fourbure est une congestion inflammatoire aiguë du pied. À cause de l'inextensibilité relative de la boîte cornée, elle entraîne un arrêt circulatoire situé avec ischémie des tissus, surtout du tissu kéraphylleux. Il se produit une désunion entre les structures osseuses et cornées, provoquant le basculement de la troisième phalange vers l'avant, caractéristique de cette affection. À l'extrême, la troisième phalange peut perforer la sole. Il s'agit là d'un cas gravissime.

La cause peut être métabolique par excès de nourriture, déshydratation, infections généralisée provoquant la libération d'endotoxines ou rétention placentaire, traumatique, par excès de travail ou surcharge chronique, c'est-à-dire par excès de poids, ou iatrogène par administration de trop grande quantité de corticoïdes. Une fourbure chronique peut se manifester suite à une fourbure aiguë[16].

Le traitement est celui de la cause avec, qui plus est , mise au repos, anti-inflammatoires avec ferrure orthopédique s'il est envisageable de mettre en place un fer en tronquant la pince et en privilégiant l'appui sur les talons. Une plaque et du silicone peuvent être aussi mises en place. Dans les suivis envisageables, citons aussi l'administration d'acépromazine, le patch de nitroglycérine ou la cryothérapie pour la vasodilatation, la mise en place d'une litière épaisse au box, ou encore la saignée dans les 12 heures après les premiers symptômes en cas de surcharge alimentaire[16]. Des inhibiteurs du TNF sont quelquefois utilisés[17].

Une alternative au traitement de la fourbure chronique est le deferrage du cheval ainsi qu'un parage «pieds nus» qui facilitera le dynamisme du métabolisme, la vascularisation du pied est perfectionnée et facilite la guérison.

La fourbure reste une affection grave pouvant compromettre définitivement l'aptitude au travail.

Syndrome naviculaire

Le syndrome naviculaire ou syndrome podo-trochléaire est une affection caractérisée par l'atteinte de l'os naviculaire.

Les mécanismes évoqués sont une théorie traumatique, par la répétition de microtraumatismes répétés, une théorie circulatoire, par ischémie du sésamoïde et une théorie inflammatoire, se rapprochant en fait de la théorie traumatique. Aujourd'hui, la pathogénie retenue est celle d'un cercle vicieux, traumatisme, réaction inflammatoire, ostéolyse (destruction osseuse), anomalie de la motricité du pied, inflammation, etc.

Certaines lignées génétiques semblent plus exposées à cette affection. Des défauts de conformation à type d'épaule verticale, de membres droit jointés sont aussi des facteurs prédisposants. Une ferrure incorrecte est aussi quelquefois incriminée.

Le diagnostic repose sur l'examen de la locomotion (appui préférentiel sur la pince), examen à la pince à sonder (réveillant une douleur à la pression en travers des talons) et les radiographies (essentiellement, aspect de géodes ou d'amincissement du naviculaire). Le diagnostic de certitude est cependant quelquefois complexe à apporter.

Le traitement repose sur le repos, les anti-inflammatoires, l'application d'une ferrure correctrice (egg-bar shœs, fers à pantoufle, talonnettes). Aujourd'hui les médicaments de la classe des diphosphonates[18] semblent apporter une évolution thérapeutique sensible.

Le parage "pieds nus" différent du parage de maréchalerie permet au cheval de retrouver une locomotion normale et aisée après une période d'adaptation — la transition — qui durera entre 3 mois et 6 mois selon l'état d'origine.

La névrectomie est le traitement de la dernière extrémité et n'apporte un soulagement que pendant une période de quelques mois à deux ans.

Arthrose

L'arthrose est une affection dégénérative siégeant au niveau des cartilages articulaires. Elle entraîne une boiterie «à froid», diminuant après échauffement. La prise d'appui en talon en est un signe caractéristique, la radiographie confirmera le diagnostic en montrant un pincement de l'interligne articulaire, des ostéophytes et des géodes osseuses. Le traitement en est principalement orthopédique en soulageant les zones les plus lésées par une ferrure adaptée.

Pied-bot

Le pied-bot est la conséquence de la rétractation du fléchisseur profond. La boite cornée se développe verticalement, les talons sont massifs, la fourchette est enserrée par une sole particulièrement dure, irrégulière et convexe par endroits. Classiquement, le pied-bot est traité par le maréchal-ferrant qui pose un fer à la florentine. Une méthode alternative consiste à déferrer le pied ainsi qu'à appliquer des techniques de parage "naturel" pour descendre les talons et remettre ainsi le tendon fléchisseur profond au travail. [19]

Affections du sabot

L'encastelure se définit par un resserrement du sabot, partant de la partie supérieure des quartiers et pouvant s'étendre jusqu'aux talons. Il s'y associe une atrophie de la fourchette et du coussinet plantaire. La paroi prend alors l'aspect de celle d'un château fort, d'où le terme d'encastelure[20]. Dans ce cas, l'appui de la fourchette ne se fait pas suffisamment, pouvant entraîner douleur et boiterie. Certains chevaux, originaires de régions arides sont naturellement encastelés, ceci donnant la possibilité la protection de la sole des traumatismes contre les pierres.

Les seimes sont des fentes longitudinales du sabot. Elles peuvent avoir pour origine une lésion de la couronne, qui entraîne une interruption de la production de corne. Elles se développent alors du haut vers le bas. À l'inverse, elles peuvent avoir pour origine une lésion du bord d'appui et se développent alors du bas vers le haut. Elles peuvent être douloureuses et offrent une porte d'entrée aux infections. Le traitement préventif est un entretien soigneux du pied, un maintien de l'hydratation de la corne et un parage régulier. Le traitement est du ressort du maréchal-ferrant.

La fourmilière est une cavité pathologique créée par le décollement entre la corne et les tissus sous-jacents. Elle peut être consécutive à une fourbure chronique ou à une infection chronique liée à une seime ou un clou de rue. Le maréchal curettera les lésions et on appliquera des pansements désinfectants.

La pourriture de la fourchette est une affection liée le plus fréquemment à un défaut d'hygiène ou d'entretien. Elle se définit par un aspect noirâtre et spongieux de la fourchette, qui dégage une odeur nauséabonde. Le traitement préventif est un entretien soigneux du pied et de la litière. Le traitement curatif consiste en l'application locale d'antiseptiques à base d'iode, ou de sulfate de cuivre (liqueur de Vilatte). La liqueur de vilatte est un reméde assez ancien, qui demande des applications régulieres et malcommodes pour un résultat quelquefois décevant. Le produit en spray "Négérol" apporte de bien meilleurs résultats en quelques jours seulement;

La pododermatite végétante ou crapaud[21] est aussi liée à un défaut d'entretien en climat chaud et humide. La sole devient friable et blanchâtre. Le traitement préventif est un entretien soigneux du pied et de la litière. Le traitement curatif consiste en l'application locale d'antiseptiques. Des antibiotiques par voie générale sont quelquefois nécessaires.

Les abcès du pied sont , par définition, une collection de pus, située le plus fréquemment sous la sole. Ils ont le plus fréquemment une porte d'entrée par une lésion traumatique ou une infection des parties externes. Ils entraînent une boiterie particulièrement intense, «à patte cassée», le pied est chaud, le pouls digité trop bien perçu. La pince à sonder révèle une vive douleur, servant à localiser la zone abcédée. Le traitement consiste à évacuer le pus, à cureter soigneusement la coque et appliquer des antiseptiques. Des antibiotiques par voie générale sont quelquefois indiqués. Comme dans l'ensemble des lésions traumatiques et infectieuses, il convient de s'assurer de la vaccination anti-tétanique. On peut favoriser la "sortie" de l'abcés grace à un emplatre de farine de lin (humidifiée pour obtenir une pâte) laissé une nuit dans une chaussette étanche.

Affections cutanées

Les crevasses sont des affections, fréquemment particulièrement douloureuses, localisées au niveau des plis de flexion, essentiellement du paturon. Elles résultent quelquefois d'un manque d'hygiène, par exemple d'une litière malpropre, quelquefois d'un excès d'hygiène avec des douches trop prolongées et un séchage insuffisant. Le traitement est préventif, en séchant convenablement les plis de flexion après la douche et en s'abstenant de tondre les fanons qui sont des gouttières naturelles donnant la possibilité l'écoulement de l'eau hors du pli du paturon.

La gale de boue est une parasitose due le plus fréquemment à un acarien, le Chorioptes Bovis . Elle nécessite une mise au sec, un traitement désinfectant et antiparasitaire.

Affections traumatiques

Les bleimes sont des lésions de la sole, entraînées par des chocs sur une sole trop plate ou par des défauts de ferrure. Elles sont caractérisées par un épanchement sanguin sous la sole, quelquefois visible sous la forme d'une tache rosée. Elles peuvent exsuder ou alors suppurer et se compliquer d'un abcès. Elles peuvent entraîner une boiterie ou une simple baisse des performances. L'application de la pince à sonder permet le plus fréquemment le diagnostic. Le traitement repose sur le repos, les anti-inflammatoires, les pansements. Une ferrure à plaque peut être indiquée pour protéger la sole. Cependant, ce type de ferrure peut entraîner une fragilité accrue de la sole.

L'étonnement du pied est une congestion douloureuse du pied, occasionnée par un choc violent contre le sabot. Il se traduit par une boiterie intense[22].

La piqûre est la blessure des parties vives du pied par un clou lors du ferrage, suivie immédiatement du retrait du clou. L'enclouure est la blessure des parties vives du pied par un clou lors du ferrage, le clou restant en place. Elle peut se compliquer d'un abcès. On nomme clou de rue, une blessure perforante de la sole, quel qu'en soit l'agent causal, clou, pierre, verre, etc.

Les atteintes sont des lésions traumatiques liées au choc des membres du cheval entre eux lors des mouvements. L'utilisation de guêtres et de protège-boulets est un bon moyen de prévention.

Les entorses sont des déchirures ligamentaires. Au niveau du pied, l'entorse du boulet est la plus fréquente, siégeant au niveau du ligament suspenseur.

Les fractures des os du pied sont des affections graves, mettant en jeu le pronostic fonctionnel du cheval et quelquefois nécessitant son euthanasie.

Bibliographie

Notes et références

  1. H. -D. Körber, Le pied du cheval, sabots, ferrures, maladies, 1999, Vigot, (ISBN 2-7114-1379-9)
  2. Dr Jacques Sevestre et Nicole Agathe Rosier : Le cheval éd Larousse 1991
  3. Georges Cuvier, Anatomie comparée, tome 1, 1805
  4. Trésor de la langue Française informatisé [1]
  5. Règlement vétérinaire de la FEI [2]
  6. Isabelle Corbin, Intérêt de l'analyse cinématique des allures du cheval pour le vétérinaire et le maréchal ferrant. Thèse universitaire, Université Claude Bernard, Lyon, 2002
  7. J. -M. Denoix, Étude biomécanique de la main du cheval, Thèse universitaire, Université Claude Bernard, Lyon, 1987
  8. H. -D. Körber, Le pied du cheval, sabots, ferrures, maladies., 1999, Vigot, (ISBN 2-7114-1379-9)
  9. Jaime Jackson, Horse owners guide to natural hoofcare, Star Ridge Publishing, ISBN 0-9658007-6-8
  10. A cheval pied nus- site web - "Les méfaits du ferrage"[3]
  11. Interview du Dr Lamolle par Alain Willemart Le Pied - Fonctions, affections, défauts [4]
  12. Bertrand Neveux, Les soins du pied dans L'Éperon, (ISSN 1253 7810) no  211, août 2002
  13. N. S. Loving, Manuel vétérinaire pour propriétaires de chevaux
  14. ab Lucie Mercier, «Prévenir plutôt que guérir» dans Sports équestres, n° 21 (décembre 2007)
  15. FFE, manuels de préparation aux examens fédéraux, Maloine
  16. ab Dr. C. Descamps, «La fourbure» dans Sports équestres, n° 21 (décembre 2007)
  17. N. S. Loving, Manuel vétérinaire pour propriétaires de chevaux
  18. 150e réunion de la commission d'autorisation de mise sur le marché des médicaments vétérinaires, 17 septembre 2002 [5]
  19. Traitement d'un pied-bot, site web [6]
  20. Denis Leveillard, Propositions d'analyse de l'encastelure et de fers désencastelants. [7]
  21. Paul Dejust, De la pododermatite chronique eczémateuse végétante exsudative des solipèdes, vulgairement nommée Crapaud, 1926
  22. E. Littré et Ch. Robin, Dictionnaire de médecine, de chirurgie, de pharmacie, des sciences accessoires et de l'art vétérinaire, Ballière, 1873


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