Domestication du cheval
Plusieurs théories existent concernant la domestication du cheval. La découverte la plus récente la fait remonter à 5 500 ans, dans l'actuel Kazakhstan, au sein de la culture Botai.
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Plusieurs théories existent concernant la domestication du cheval. La découverte la plus récente la fait remonter à 5 500 ans, dans l'actuel Kazakhstan, au sein de la culture Botai[1]. Jusque là, on ne disposait d'une preuve irréfutable de la domestication du cheval qu'avec la découverte de trace d'utilisation de chariots funéraires dans la Culture d'Andronovo vers le IIe millénaire av. J. -C. Les équidés sont représentés dès le XXXe millénaire av. J. -C. mais ces animaux sauvages n'étaient certainement que chassés pour leur viande.
L'hypothèse kourgane supputait que la domestication des chevaux ait eu lieu en Ukraine vers IVe millénaire av. J. -C. Cette hypothèse était la plus largementadmise, avant la découverte, publiée sur Science de l'Université d'Exeter et de celle de Bristol relative aux brides portées par les chevaux de la culture Botai et des traces de lait de jument retrouvées dans la poterie locale.
L'ancêtre
Jusqu'à récemment les recherches sur l'origine du cheval domestique (Equus caballus) s'effectuaient en se basant sur la comparaison des fossiles et des squelettes des chevaux modernes (voir Synapomorphie). Les progrès de la génétique permettent une autre approche, le nombre de gènes entre les différentes espèces d'équidés étant variable (32 paires de chromosomes pour le cheval domestique contre 33 pour le Cheval de Przewalski). La question est particulièrement discutée. Cependant, la différentiation entre les espèces d'equus laisse penser qu'elle est récente (quelques milliers d'années) sans pouvoir donner de date envisageable. Ceci est d'autant plus vrai que sur une très longue période, les chevaux sauvages ont pu être en contact avec les chevaux domestiqués.
Le cheval de Przewalski n'est pas domesticable et possède plusieurs caractéristiques anatomiques, comme la position des yeux vers l'avant, plus proche des autres équidés que du cheval domestique.
Les hypothèses :
- Une des hypothèses suppute que le cheval domestique serait issu de plusieurs espèces différentes du genre Equus croisé par l'homme afin d'obtenir un animal conforme à ses besoins. Les variétés des races équines seraient le fruit du choix dans ces croisements[2]. Une de ces races serait le cheval de Przewalski mais cette théorie semble infirmée par la génétique qui montrerait que les deux espèces ont un ancêtre commun bien plus ancien.
- L'hypothèse kourgane suppose que les chevaux domestiques dérivent d'une seule espèce issue des steppes d'Asie centrale par le peuple de la Culture de Samara.
- L'hypothèse de l'Université d'Uppsala : c'est une étude comparative d'ADN mitochondrial de chevaux fossiles trouvés dans le pergélisol d'Alaska et des chevaux actuels de différentes races (191), dont certaines dites primitives, suggère que des chevaux aient été domestiqués à partir de nombreux spécimens sûrement issus de plusieurs lieux différents[3]. Cette étude montre que la diversité génétique des chevaux est plus grande que pour les autres animaux domestiques. Ceci suggère soit une proximité avec l'espèce sauvage originale soit un plus grand nombre de spécimens originaires de la domestication.
La domestication
La domestication du cheval a commencé autour de 4000 avant notre ère. Le cheval n'est pas la première conquête de l'homme, il a résisté six millénaires qui plus est que le chien et plus de trois millénaires qui plus est que le bœuf. Il est devenu la plus belle conquête de l'homme au terme d'une transformation longue, d'une soumission et d'un apprivoisement commencé dans la semi-liberté des pâturages naturels et achevé à l'âge de la raison cavalière et du cheval moteur. Pendant longtemps, avant toute domestication, les chevaux, chassés et mangés, furent présents dans les pratiques les plus diverses, le culte des morts et les peintures rupestres (la grotte de Chauvet, celle de Lascaux... ).
Le cheval, originaire d'Amérique, avait gagné l'Asie en franchissant le détroit de Béring. C'est là qu'eut sans doute lieu la première domestication de cet animal. Le plus ancien site où on a retrouvé des indices de domestication (autour de 4000 avant notre ère) se trouve dans le sud de l'Ukraine. Pendant des siècles, les chevaux ont constitué une réserve de viande, un gibier valorisant les aptitudes des guerriers et un bien consolidant le statut des chefs. La chasse sélective, le contrôle des troupeaux en captivité ont intensifié le rapport aux hommes, le cheval ne peut bientôt plus se passer de l'homme pour vivre, les premiers gestes d'une mise au travail imposant une socialisation intense.
Une deuxième domestication intervient mille ou deux mille ans plus tard, les hommes ayant ressenti le besoin de s'approprier la force de de l'équidé pour l'utilité et avec l'expansion du nomadisme. La naissance du mors en Eurasie et l'amélioration des techniques de portage et de traction ont entraîné la véritable mise au travail du cheval. Les instruments du harnachement sont découverts et diffusés : bât, selle, bricole, joug, collier, sangle... Le trait a été principale des nouvelles utilisations car ses applications sont multiples, tant pour l'agriculture que pour la guerre.
Durant l'Antiquité gréco-romaine, peu d'innovation est intervenue. Grecs et Romains ignorent la ferrure connue dans les steppes, ils généralisent l'emploi des chars de guerre. En matière d'équitation, ils ignorent la selle et les étriers dont on connaît ailleurs les premiers essais. Leur cavalerie a été militairement retardataire dans sa tactique comparé à l'infanterie, en face des cavaliers barbares.
Les nomades cavaliers qui exercent leur pression sur les frontières délaissent chars et voitures, mêlant cavalerie lourde et légère, terrorisant les Occidentaux. Ils créent alors une véritable civilisation équestre, celle des peuples cavaliers où le cheval est partout ainsi qu'à tous, où élevage, dressage, travail, usage militaire ont une présence permanante dans la société. La domestication du cheval s'y achève avec un élevage particulièrement extensif sur de grands espaces, avec une équitation efficace et un dressage sévère. Le cheval envahit la culture matérielle et symbolique.
Face à l'Orient cavalier, l'Occident gréco-latin et le monde médiéval sont entrés dans la troisième phase de domestication qui mobilise définitivement les équidés au service des hommes. C'est tandis que s'impose la société européenne des écuyers qui réservent l'usage des chevaux à l'Etat ainsi qu'à l'élite sociale et qui s'appuie sur des catégories rurales et urbaines spécialisées pour la production, l'élevage, le dressage, le commerce. Désormais, le cheval est devenu l'emblème d'une classe.
Dans l'économie agricole et les transports, c'est aussi un facteur de progrès. La géographie contrastée de sa présence se met alors définitivement en place : l'élevage trouvent ses implantations favorables sous l'impulsion des ordres monastiques, des aristocraties, des noblesses. Les territoires pauvres et les landes y trouvent aussi fréquemment une activité rentable et le cheval accompagne la croissance et la grande culture comme l'ouverture des terroirs. [4]
- ↑ The Earliest Horse Harnessing and Milking Alan K. Outram, revue Science du 6/3/9, Université d'Exeter.
- ↑ Bennett, Deb. Conquerors : The Roots of New World Horsemanship. Amigo Publications Inc; 1st edition 1998. ISBN 0-9658533-0-6
- ↑ Vilà et al., 2001
- ↑ magazine Histoire n°338 Janvier 2009, p. 56-59
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d'une traduction de l'article de Wikipédia en anglais intitulé «Domestication of the horse».
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