Statue équestre

La statue équestre est un type de statue représentant un personnage monté sur un cheval. Elle tient un rôle à part dans le domaine de la sculpture.



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Sculpture - Portrait - Cheval

Disposition en posture de «statue équestre» d'un chevalier, sa monture cabrée.

La statue équestre est un type de statue représentant un personnage monté sur un cheval. Elle tient un rôle à part dans le domaine de la sculpture. Le chevalier règne sur les champs de bataille, où la charge de ces combattants cuirassés provoque la crainte de la piétaille. La technologie de l'armement médiéval lui est particulièrement beaucoup consacré. Symbolique de la féodalité et de l'aristocratie guerrière, la noblesse européenne s'instaure à partir de la classe sociale héritée des cavaliers vainqueurs de hautes luttes, associant sacralité du pouvoir et servant leur suzerain par un ensemble de rites propres, tels l'hommage lige.

Particularité

Elle est réservée aux monarques, aux héros ou aux guerriers conquérants et présente toujours un exercice de virtuosité de l'artiste. De par sa nature, elle ne peut être que particulièrement difficilement réalisée en pierre, le bronze est par conséquent indispensable, mais même dans ce métal, sa réalisation tient de la prouesse. Pourtant, le XIXe siècle a vu des monuments équestres en fonte de fer : les plus connus sont ceux de Jeanne d'Arc selon l'œuvre de Frémiet, mais il existe aussi des statues «profanes» liées au monde de la chasse à courre (Le Piqueur de le Nordez).

De manière anecdotique, il existerait une règle tacite tendant probablement plus de la légende urbaine[1] et , dans les faits, peu suivie, qui permettrait de déterminer les conditions de la mort du cavalier : quand le cheval a les deux jambes avant levées, son cavalier est mort au combat, alors que quand seule une jambe avant est levée, le cavalier est mort suite à ses blessures au combat. Si les quatre jambes touchent terre, le héros est mort naturellement.

Statue équestre de Marc-Aurèle, place du Capitole à Rome

La statue équestre de Marc-Aurèle est probablement la statue équestre la plus célèbre, et aussi la plus ancienne, l'unique de la Rome antique qui soit parvenue jusqu'à nous. Reposant sur trois pieds, le cheval et son cavalier de bronze, démontrent la maîtrise des fondeurs antiques. La statue était à l'origine entièrement dorée. Celle qu'on admire aujourd'hui est en fait une idéale réplique, l'original étant conservé à l'abri de la corrosion dans les salles du Musée du Capitole.

Une représentation de la statue a été choisie par le gouvernement italien pour figurer sur la pièce de 50 centimes d'euro.

Pour la petite histoire cette statue a survécu à la fonte car les Chrétiens, qui démantelèrent l'ensemble des bronzes de Rome, croyaient qu'il s'agissait de la statue de Constantin Ier, premier Empereur Chrétien.

Gattamelata de Donatello à Padoue

Gattamelata de Donatello à Padoue

Donatello (1386-1466) réalise cette statue particulièrement inspirée de celle de Marc-Aurèle. C'est la première statue équestre depuis l'Antiquité. Le condottiere Gattamelata est vêtu à l'antique et monte un lourd cheval, cependant les idéales proportions de la totalité formeront pour longtemps un modèle pour les statues équestres à venir. La statue est sur la Piazza del Santo à Padoue.

Bartolomeo Colleoni à Venise

Œuvre du sculpteur florentin Andrea Del Verrocchio (1435-1488), le Colleone est une commande de la République de Venise. Le Condottiere (chef des compagnies de mercenaires), laissa à sa mort, toute sa fortune à Venise, à condition qu'une statue à sa gloire soit érigée sur la place Saint Marc. Finalement la statue fut déposée devant la scuola Saint-Marc. Elle a été réalisée entre 1479 et 1488, c'est la dernière œuvre de Verrocchio. L'expression volontaire et farouche du Condottiere et le mouvement fougueux du cheval rendent la totalité majestueux. Cette statue est reconnue comme l'un des plus grands chefs d'œuvre de la statuaire mondiale.

Cosme Ier de Médicis, à Florence

Statue en bronze de Jean Bologne, place de la Signoria.

Philippe III à Madrid

La statue équestre de Philippe III est une œuvre de jeunesse créée par Pietro Tacca (1577-1640) en collaboration avec son maître Jean de Bologne (1529-1608). Le roi reste assez hiératique dans une composition qui rappelle toujours la Renaissance et est particulièrement inspiré de la statue de Marc-Aurèle, même attitude du cavalier et du cheval. Elle se trouve sur la Plaza Mayor de Madrid.

Philippe IV à Madrid

Œuvre maîtresse du même Pietro Tacca, cette statue gigantesque, quatre fois plus que nature, est un chef-d'œuvre de virtuosité. C'est une des première statue équestre présentant un cheval cabré, la fluidité de la statue est étonnante : elle semble s'exonérer des lois de la gravité. Pietro Tacca a recours à une astuce pour garantir l'équilibre de son œuvre en faisant reposer la masse de bronze sur trois appuis : les pattes arrière du cheval, mais également la queue de l'animal, qui touche le socle.
La statue est érigée sur la Place de l'Orient près du Palais royal à Madrid.

Louis XIV à Versailles

Louis XIV

La photo ci-contre représente la statue en bronze du Roi-Soleil de la cour d'honneur due à Louis Petitot (le roi) ainsi qu'à Pierre Cartellier (le cheval), qui a été érigée en 1837 dans le cadre des travaux de réfection prescrits par Louis-Philippe Ier. Sur place, on peut d'ailleurs constater que les statues du cheval et du roi ont des proportions un peu différentes. La statue a récemment quitté la cour du château de Versailles pour les ateliers de restauration. À son retour, Louis XIV et son cheval devront trouver un nouvel emplacement pour se poser, car l'ancien est occupé par la grille royale qui a été recemment restituée (juillet 2008). La question du futur emplacement de la statue a fait couler énormément d'encre et n'est pas toujours fini !

Il existe d'autre part à Versailles une autre statue équestre, commandée par Louis XIV en 1671 au célèbre sculpteur et architecte Gianlorenzo Bernini dit le Bernin (1598 -1680). Ce dernier la réalise en marbre et la livre en 1677 pour occuper le centre de la cour d'honneur de Versailles, mais elle déplaît au roi qui préfère le style classique et la trouve trop baroque. Elle sera ensuite transformée en Marcus Curtius et positionnée près de la pièce d'eau des Suisses dans les jardins de Versailles. En 1988, une réplique en plomb sera exécutée par les fonderies Coubertin et est positionnée dans la cour Napoléon du Louvre. En 2005, cette statue équestre remarquable a été transférée par la société Bovis vers son nouveau lieu d'exposition, à l'orangerie du château.

Louis XIV, place des Victoires à Paris

Une première statue en pieds de Louis XIV, due à Martin Desjardins et érigée à cet emplacement sera retirée et fondue pour produire des canons en 1792. Pour réparer cette perte, Louis XVIII commande une nouvelle statue au sculpteur François Joseph Bosio (1768 -1845). La statue est inaugurée le 25 août 1828.
Bosio, qui s'est inspiré de la statue de Philippe III, représente le Roi Soleil en empereur romain sur un cheval cabré dans un pur style baroque. Sur le socle de la statue, des bas-reliefs en bronze illustrent le passage du Rhin par les troupes françaises et l'institution de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis par Louis XIV en 1693. La statue est visible aujourd'hui au centre de la place.

Louis XIV, place Bellecour à Lyon

Statue équestre de Louis XIV sur la place Bellecour (Lyon)

La statue qui trône au centre de la célèbre place est une œuvre du sculpteur lyonnais François-Frédéric Lemot qui la réalisa en 1825 pour remplacer celle détruite au cours de la révolution. Cette statue fut coulée à Paris et transportée à Lyon, en douze jours, sur un attelage trainé par vingt-quatre chevaux. Elle fut payée 373 750 francs. L'entrée de la statue dans la ville fut une occasion de fêtes qui attirèrent un grand concours de spectateurs. On discuta, on écrivit énormément au sujet des inscriptions à placer sur le piédestal. L'Académie de Lyon s'en mêla. L'inauguration eut lieu le 3 novembre 1826, veille de la fête de Charles X. Une tribune en forme de cirque, particulièrement élégamment décorée, avait été construite pour recevoir les autorités et les principaux habitants de Lyon. Des médailles commémoratives de la cérémonie furent distribuées en grand nombre. Une particularité de cette statue est le chevauchement à la romaine (sans étriers) du cavalier.

En 1848, elle faillit connaître le même sort que la statue précédente mais les nouveaux révolutionnaires se contenteront finalement d'effacer la dédicace en latin.
Une nouvelle fois, en 1871 il fut question de l'enlever de la place. Elle y resta, anonyme, les Lyonnais la nomment «le cheval de bronze».

Henri IV sur le Pont Neuf à Paris

Henri IV

C'est avec le bronze récupéré de la statue du général Desaix déboulonnée de la place des Victoires, la statue de Napoléon de la colonne Vendôme et celle de la colonne de Boulogne-sur-Mer qu'est réalisée une copie de la statue de Henri IV détruite à la Révolution. Louis XVIII commande la statue à François-Frédéric Lemot qui la recrée selon des gravures ; elle est inaugurée en 1818. Le fondeur était, dit-on, bonapartiste, et aurait caché dans la statue une statuette de Napoléon. Effectivement, la restauration réalisée récemment permit de découvrir 4 boîtes en plomb qui contenaient les documents officiels et des médailles de l'inauguration et 3 petites boîtes inattendues contenant des documents dont la teneur n'a pas été révélée.

De Bure, dans son édition de 1836 nous apprend que La Henriade qui fut publiée en 1785 en 2 vol. in-8° par l'imprimerie de la Société littéraire typographique sous le titre de «la Henriade, poème, suivie de notes et de variantes», trente exemplaires de cette édition ont été tirés sur vélin et que l'un d'eux a été positionné, en 1818, dans le ventre du cheval de la statue équestre d'Henri IV, rétablie cette même année (le 25 Août 1818) sur le terre-plein du Pont-Neuf à Paris.

Louis XIII, place des Vosges à Paris

Cette statue en marbre blanc, œuvre de Jean-Pierre Cortot et Louis Dupaty, a été installée en 1825 à la place de celle détruite à la Révolution.

Statue équestre de Pierre le Grand à Saint-Pétersbourg

Pierre Ier le Grand

Due au sculpteur français Falconet, cette statue, connue sous le nom de «Le Cavalier de bronze», fut érigée sur un socle monolithique de 1250 tonnes (voir article mégalithe). Elle fut inaugurée par Catherine II en 1782.

Joukov à Moscou

Représente le Maréchal Joukov sur un cheval à l'amble.

Les statues équestres disparues

La Révolution française a ordonné la destruction de la quasi-totalité des grandes statues de bronze royales à travers la France pour récupérer le bronze précieux pour fondre des canons et aussi pour abattre les symboles de la monarchie.

La première statue d'Henri IV sur le pont Neuf

Cette statue, commandée par Marie de Médicis vers 1605, devait être exécutée à Florence par Jean de Boulogne, mais ce dernier décède et c'est son élève, François Franqueville qui la termine enfin en 1613. Elle est envoyée en France par mer, mais le bateau fait naufrage au large de la Sardaigne. Il fallut attendre toujours un an pour repêcher la statue qui est enfin érigée le 23 août 1614. La statue est détruite et refondue à la Révolution. C'était la première statue équestre en bronze d'un monarque français.

Louis XIV par François Girardon (1628-1715)

Cette statue, sera érigée en 1699 sur la place Louis Le Grand, actuellement place Vendôme. C'était une statue monumentale de 6, 5 mètres de hauteur, le chef-d'œuvre du sculpteur. Elle a été détruite durant la Révolution française. Une fonte en miniature est visible au musée du Louvre.

La première statue de Louis XIV, place Bellecour

La place Bellecour subit à la fin du règne de Louis XIV un renouveau urbanistique et est baptisée place Louis le Grand. Une statue équestre, œuvre de Martin Desjardins, y est installée en 1713. Sur son socle des bas-reliefs représentent le Rhône et la Saône, ils ont été sauvés de la destruction et conservés à l'hôtel de ville pendant de longues années avant d'être réinstallés de part et d'autre du piédestal de la nouvelle statue de 1952. Mais de la statue il ne reste rien et la place entière sera détruite pour punir Lyon de sa résistance anti-révolutionnaire.

La première statue de Louis XIII, place des Vosges

C'est Richelieu qui commanda en 1639 cette statue de bronze pour occuper le centre de la place Royale (rebaptisée en 1800 place des Vosges) afin d'y empêcher les duels habituels qui s'y déroulaient. Lors de la révolution, elle sera détruite pour récupérer le bronze pour fondre des canons.

La première statue de Louis XIV à Montpellier

Cette statue avait été dessinée par Jules Hardouin-Mansart et était une magnifique œuvre en bronze de 450 quintaux. Elle fut érigée au Peyrou le 27 février 1718 et positionnée sur un piédestal en marbre de Carrare de 6 mètres de haut sur lequel a été gravée une inscription en latin : «Les États du Languedoc ont voté ce monument à Louis Le Grand de son vivant et l'ont érigé après sa mort en 1718». La statue fut abattue le 2 octobre 1792 et les débris envoyés à Lyon pour être échangés contre huit canons conçus pour armer la milice provinciale.

La statue de Jeanne d'Arc à l'ancien évêché d'Orléans

Cette statue équestre d'Armand Le Véel, élève de Rude, a été détruite et fondue par les Occupants en 1941. Seule la tête de Jeanne a pu être sauvée.

François Sforza de Léonard de Vinci à Milan

En 1482, Ludovic Sforza duc de Milan, proposa à Léonard de Vinci de construire la plus grande statue équestre du monde : un monument à la gloire de son père François Ier Sforza. Après presque 16 années d'études, Léonard termina la construction du modèle, mais n'eut jamais l'occasion de la réaliser en bronze.
En 1999, en s'inspirant de ce projet, deux reproductions du cheval seulement furent créés. Un exemplaire du Cheval de Léonard se trouve à Milan et l'autre à Grand Rapids au Michigan.

Autres statues équestres

Charlemagne, parvis de ND de Paris
Jeanne d'Arc de Frémiet
  • Jeanne d'Arc, place Saint-Augustin à Paris
  • Jeanne d'Arc à Bordeaux
  • Jeanne d'Arc, Place jeanne d'Arc à Toulouse
  • Jeanne d'Arc, Place Puvis de Chavannes à Lyon
  • La Pucelle d'Orléans, statue de Jeanne d'Arc à Orléans, place du Martroi, statue monumentale (4, 4 m de hauteur), due au sculpteur Denis Foyatier et inaugurée en 1844.
  • Jeanne d'Arc à Vaucouleurs, place de l'Hôtel-de-Ville (transportée depuis Alger en 1964).
  • Jeanne d'Arc à Cæn, statue dorée, place de la Résistance. Elle a été fondue à Oran (Algérie) en 1931 et rapatriée après l'indépendance.
  • Bertrand du Guesclin, statue érigée en 1902 à Dinan et due au sculpteur Emmanuel Frémiet
  • Bertrand du Guesclin, place Saint-Martin à Cæn, œuvre d'Arthur Le Duc (ISMH, 18/08/2006)

Notes et références

  1. Barbara Mikkelson, «Statue of Limitations» sur Snopes , 2 août 2007.

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"Statue équestre du duc d’Orléans"

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